Tourisme et développement durable

Marrakech    Tourisme
 Une grande destination. Un enjeu national.


     S’il y a une destination touristique qui rayonne à la fois sur elle-même, sur sa région et sur son pays, c’est bien Marrakech. C’est un vrai produit touristique dont l’enjeu est national vu les spécificités, les particularités et les composantes que renferme la destination. On ne saurait imaginer le Maroc touristique sans Marrakech. La collection touristique 2010, en matière d’investissement national et étranger, dans le domaine de l’hôtellerie et des loisirs a atteint un niveau inégalable dans le pays. Cela pose à la fois une autre problématique et impose de nouveaux défis à relever.
   Hamid Bentahar, président du CRT Marrakech El Haouz conscient à la fois de la problématique, de l’enjeu, mesure bien la portée des défis, mais reste confiant dans l’avenir de la destination à condition d’y mettre les moyens d’actions qu’il faut. La nouvelle dynamique créée avec l’arrivée du nouveau Wali, dans le cadre d’une synergie entre les professionnels du tourisme, les élus et les Autorités, en est un indice positif, souligne H. Bentahar .Marrakech a connu ces dernières années un gros succès auprès des investisseurs étrangers et nationaux.
      Le premier défi à relever à cause de la nouvelle donne d’augmentation  de la capacité hôtelière est d’ordre commercial. Marrakech a besoin d’un million de touristes pour faire tourner ses unités. Cela doit provenir des marchés performants : France, Allemagne, Angleterre… mais également de la part de nouveaux marchés émetteurs : Amérique, Russie et ex-pays de l’Est. Il faut être, précise Hamid Bentahar, à la fois plus agressif sur le volet commercial et de la promotion. Marrakech sera, dans les trois ans à venir, la première destination africaine. Une destination leader, non seulement au Maghreb mais en Afrique.
     Le défi également pour Marrakech selon Bentahar est la réalisation d’un bon taux de remplissage, outil principal pour mesurer l’efficacité de toute stratégie. Pour ce, il faut combattre l’informel dans toutes ses composantes, mettre les moyens pour la promotion et développer l’aérien. Dans les trois ans à venir, Marrakech aura besoin de 140 liaisons aériennes supplémentaires par semaine, en plus des 300 liaisons actuelles. L’accompagnement de la RAM en tant que compagnie nationale très forte est incontournable.
      Il est à savoir que les nouvelles unités hôtelières formée par les nouvelles marques internationales et nationales offrent une belle opportunité  qui fait rayonner le Maroc entier, avec ce nouveau segment de marchés qui valorise la destination et devient son super atout. Le MICE est à renforcer également à Marrakech avec un centre d’exposition de 10 000 m2 et une capacité de 5000 personnes, soit le double de la capacité actuelle, en capitalisant sur le savoir faire en matière d’organisation cumulé toutes ces années passées. Marrakech a ainsi besoin d’offrir de bons services pour les gros évènements en tourisme d’affaires, rencontres et dialogues Nord/Sud, explique le président du CRT Marrakech El Haouz.
    La nouvelle capacité hôtelière, l’arrivée de d’enseignes internationales offrent à Marrakech l’avantage de l’attractivité des compétences en matière d’hébergement, de restauration, des services et des loisirs. C’est ainsi que les jeunes marocains vont être entourés des meilleurs compétences mondiales. La formation est ainsi de l’ordre à la fois quantitative et qualitative. Il faut savoir, explique Hamid Bentahar, que le ratio, en hôtellerie de luxe à Marrakech est de 5 employés par chambre. On n’a jamais vu ça au Maroc, le niveau service et de technicité élevée vont avec.
    Ce succès story de Marrakech doit garantir aux investisseurs un niveau de rentabilité qui va pérenniser le développement. Le succès de Marrakech sera ainsi une opportunité pour les autres villes du Maroc. UN investisseur qui réussit à Marrakech va continuer son développement ailleurs (à Essaouira, Agadir, Tanger, ou Fès, par exemple …). C’est dans ce sens que l’enjeu de Marrakech est aussi national qui dépasse la destination elle-même. C’est la vitrine touristique nationale première qui doit jouir de toutes les intentions, une locomotive qui va tirer les autres destinations.
    Il faut dire que le cas de Marrakech est unique dans le Royaume donc non comparable aux autres destinations. C’est ce qui fait le succès de la destination.  Ainsi il faut préserver, valoriser et développer encore le concept Jama El Fna, un atout incomparable et inégalable. Continuer un développement harmonieux avec la nature, la palmeraie, l’architecture, l’urbanisme et l’environnement. Gagner avec des réalités concrètes au niveau du produit ( accueil, services, formation, information touristique).
    La démarche actuelle du nouveau wali, précise H. Bentahar qui consiste à mettre les moyens nécessaires pour assainir tous les métiers et combattre l’informel sous toutes ces formes, va servir incontestablement un développement harmonieux de la destination. La nouvelle dynamique de l’AIH est à encourager, notamment dans son volet Charte de la Qualité et développement durable en hôtellerie. Le bon niveau de maturité remarquée chez les professionnels à travers leurs associations respectives est salutaire pour Marrakech.
      La nouvelle dynamique, conclut Bentahar, en matière d’animation et d’évènementiel avec la réalisation de nouveaux concepts en restaurants, de nouveaux concepts spa, loisirs, shopping ( avec l’ouverture de AlMazar et ses enseignes internationales dont Vergin et Magastor), de nouvelles unités hôtelières formées par des Clubs nouvelle génération, des Urbain Resort, Design Hôtels, concepts contemporains divers en parallèle des produits traditionnels, offrent à Marrakech une concurrence saine qui nous oblige à être créatif avec une démarche pointue, précise Bentahar. L’ouverture prochaine de l’autoroute Marrakech / Agadir offrent une opportunité pour les deux destinations qui va libérer les énergies et être bénéfique à Essaouira, formant ainsi un triangle touristique bien particulier dans le Royaume.



Grand Sud  Tourisme
                La richesse dans la diversité.


         La richesse du produit touristique marocain est d’abord dans sa diversité. Un produit fait d’une multitude de produits aussi particuliers et spécifiques les uns que les autres. Non seulement cette diversité est grandement visible dans le nord et dans le sud du pays mais également dans une même grande région touristique.

  Le cas de la région du Grand Sud avec Marrakech en tête de liste suivi d’Agadir, puis de Ouarzazate et Zagora et Errachidia, en est une preuve irréfutable. Non seulement les produits touristiques de la même région sont complémentaires mais encore plus ils forment ensemble un produit quasi complet allant du culturel, au balnéaire en passant par le tourisme écologique, du désert, exotique, celui des dunes, randonnées chamelières (et autres), bivouacs, trekking, des palmeraies et des oasis , des Kasbahs et ksours et  même  du tourisme d’hiver avec du ski à Loukeïmden.
   Bref cela forme un produit riche, spécifique, bien diversifié, voire inégalable. Toute bonne promotion et tout bon arketing doit donc tenir en compte cette mozaïque de produits touristiques et en faire une vraie force de vente. L’ONMT, outil national de promotion touristique, doit un peu sortir des chemins battus empruntés depuis des années, pour promouvoir une région complète, dans sa diversité de produits touristiques pour en faire un bon élément de commercialisation et un argument valable qui spécifie la qualité et les atouts touristiques du produit Maroc.
   La promotion régionale devient désormais incontournable et doit être bien appuyée par le ministère de tutelle et l’ONMT. Il est grand de s’aligner sur les grands pays touristiques et d’offrir durant les salons internationaux du tourisme des stands propre au produit touristique régional, à la fois dans sa diversité et dans ses particularités. Ainsi donc, à titre d’exemple, on regroupera lors du Top Resa, dans un grand stand, Marrakech, Agadir, Essaouira, Ouarzazate , Zagora et Errachidia sous forme de produit régional du Grand Sud Marocain.
  Les produits touristiques  régionaux ne sont pas en effet en compétition interne. Ils sont en compétition avec la concurrence extérieure. Les regrouper sous l’égide régional ( Grand Nord, Grand Centre, Grand Sud etc …), leur permet de se mettre mieux en avant de la scène et de permettre au visiteur, donc au client potentiel, d’avoir des information cohérentes, placées dans le contexte géographique naturelle, susceptibles de mieux l’intéresser et de stimuler son désir de voyage.
  Il va de soit que tous les outils d’informations et de communication doivent accompagner à la réussite de cette stratégie promotionnelle à l’échelon d’une grande région touristique. La richesse de la diversité du produit touristique national, ajoutée à la richesse des produits spécifiques et particulier dans cette même régions dans des arguments de ventes qu’ils faut bien mettre en valeur et exploiter afin de participer d’une manière dynamique au développement du tourisme régional et national. L’un puisant ses ressources dans l’autres, le complétant et le valorisant, dans un cadre de promotion efficace.
     Dans cette perspective et pour encourager à la fois l’investissement touristique, le développement de nouveaux produits et la rentabilisation de ceux existants, il est judiciable de créer une Agence de Développement Touristique, à l’instar de l’Agence du Développement du Nord et du Sud. On peut d’ailleurs imaginer le même schéma et créer une agence du nord et une autre du sud, dans l’objectif d’offrir un maximum de visibilité à la fois pour l’investissement  en matière de tourisme comme pour le développement du secteur, qui reste toute de même le secteur pilier de l’économie nationale. En tant que secteur prioritaire économique, il doit jouir de tous les ingrédients possibles et imaginables pour renforcer son développement dont dépendent, par ailleurs de nombreux secteur.
      L’effet multiplicateur du tourisme est en effet phénoménal et touche de nombreux secteurs économiques, ce n’est pas pour rien qu’il est toujours la première industrie mondiale.