Rapport sur le Développement Humain pour 2009/2010

Rapport mondial sur le développement humain pour l'année 2010

aAVANT-PROJET DE SCRIPT – LANCEMENT DU RDH (PRÉSENTATION ABRÉGÉE)
1         Introduction –
L'édition du 20e anniversaire du RDH est consacrée à la valeur du développement humain. Elle démontre la pertinence immuable de l'approche dans nos efforts pour comprendre le monde qui nous entoure et pour notre réflexion sur l'avenir.
2         Le Rapport 1990 commençait en affirmant que « les personnes sont la vraie richesse d'une nation ». Ainsi présentait-il d'emblée un argument puissant en faveur d'une façon nouvelle d'appréhender le développement.
·         Le Rapport 1990 définissait le développement humain comme un processus qui « conduit à l'élargissement des possibilités offertes à chacun ». Il mettait l'accent sur la liberté de vivre en bonne santé, d'acquérir un savoir et de jouir d'un niveau de vie convenable. 
·         Vingt ans plus tard, nous jetons un regard rétrospectif sur le concept et concluons qu'il n'a perdu en rien de sa pertinence.
Cette réaffirmation souligne les principes fondamentaux du développement humain –  soutenabilité, équité et autonomisation – ainsi que sa souplesse inhérente. 
3         Pour avoir une vision claire de l’avenir, il faut commencer par poser un regard  critique sur le passé. Le Rapport 2010 a plus particulièrement contribué à une rétrospective systématique du développement humain dans 135 pays sur les quarante dernières années.
Notre analyse indique d'importantes avancées en termes de bien-être des populations depuis 1970.
·         Nous commençons l'analyse en nous concentrant sur l'IDH, notre mesure récapitulative des accomplissements en matière d'éducation, de santé et de revenu. Dans l'ensemble, l'IDH mondial a enregistré une hausse spectaculaire, de l'ordre de 41 pour cent.

·         Cette hausse peut être attribuée aux trois composantes de l'IDH : dans l'ensemble, les populations sont aujourd'hui en meilleure santé, plus éduquées et plus riches qu'à tout autre moment.

·         Un grand nombre des pays les plus pauvres ont le plus progressé (l'IDH moyen dans les pays les plus pauvres a augmenté de 61 pour cent).

·         Sur 135 pays, 3 seulement ne possèdent pas aujourd'hui un IDH supérieur à celui de 1970 (les exceptions sont la RDC, la Zambie et le Zimbabwe). 

4         Rappel du titre du Rapport – la multiplicité des chemins du progrès est une conclusion majeure et un thème central du Rapport
·         Le progrès mondial a coïncidé avec une variabilité importante entre pays, même lorsque les points de départ étaient similaires.

·         Nous comparons certains pays à des points de départ divers et constatons des variations nettes de leurs expérience au sein de chaque catégorie.
o   Par exemple, tandis que l'espérance de vie au Bénin a augmenté de 45 à 61 ans entre 1970 et 2010, elle a chuté de 55 en 1970 à 42 ans aujourd'hui au Zimbabwe. Cette différence est principalement due à l'épidémie de VIH.
o   Des contrastes énormes entre la Chine et la RDC sont évidents. Par exemple, le PIB par habitant en Chine a enregistré une hausse stupéfiante de 1 200 pour cent sur la période de 40 ans. Par contraste, il a chuté de 80 pour cent en RDC.

·         Ce constat suggère à la fois que des forces globales ont facilité le progrès des pays à tous les niveaux de développement, et que les pays prennent différemment parti de ces opportunités.


5         Nous avons examiné en détail l'expérience des pays qui ont le plus progressé en termes d'IDH, c'est-à-dire de revenu, de santé et d'éducation. Plusieurs des pays que nous identifions ne sont pas habituellement associés au succès.

·         Les quatre pays encerclés de rouge sont ceux cités dans le récent travail très influent de la Commission Spence sur la croissance et le développement, dirigée par le prix Nobel Michael Spence et basée à la Banque Mondiale, et que nous identifions comme les plus performants en termes d'IDH.  Nous n'identifions aucun des autres pays cités par la Commission Spence, sur la base de la croissance, comme les plus performants en termes d'IDH.
·         En fait, dans chaque cas à l'exception de la Chine, les principaux moteurs de la hausse de l'IDH étaient la santé et l'éducation, et non pas les revenus.
·         Les pays encerclés de vert sont inclus dans la liste en raison de leur performance en termes d'IDH non monétaire, à l'exception de l'Indonésie et de la Corée du Sud qui figurent parmi les dix pays les plus performants tant pour la dimension monétaire que pour les dimensions non monétaires de l'IDH.
Qu'en déduisons-nous au sujet du Rapport ? Il met en évidence, de manière succincte, la nouvelle perspective apportée à notre appréhension du développement à travers le prisme de l'IDH, par opposition aux indicateurs traditionnels de croissance.

7         Bien entendu, le développement humain n’est pas seulement affaire de santé, d’éducation et de revenu. Il touche aussi à l’engagement actif des populations dans le façonnement du développement, de l’équité et de la soutenabilité. Dans le Rapport, nous traitons des  moyens de mesurer ces concepts et des éléments qu'ils ajoutent au tableau du développement humain. Pour le moment, concentrons-nous sur l'autonomisation et la soutenabilité environnementale.
      Les données relatives à ces dimensions sont limitées et incomplètes, mais l'image qui s'en dégage semble claire : il n'existe pas de modèle simple reliant l'IDH à ces deux dimensions clés. Il s’avère possible d’avoir un IDH élevé tout en menant une politique non soutenable, et  en étant non démocratique, et inversement.

8         Repousser les frontières du domaine de la mesure a toujours été une des pierres angulaires de l’approche du développement humain. 
·         Nous présentons cette année une version améliorée de l'IDH, afin de tirer profit des avancées en matière de collecte de données et de mesure.
·         L'IDH 2.0 est un outil interactif qui permet aux utilisateurs de créer des indices sur mesure, ainsi que d'examiner les statistiques, graphiques et images pour tous les pays inclus dans l'indice.
·         Ces nouveaux indices sont : un IDH ajusté aux inégalités, un nouvel indice d'inégalité de genre et un indice de pauvreté multidimensionnelle.

9         Enfin, nous projetons notre regard au-delà de 2010 pour examiner les implications de cette recherche.
Quelles en sont les implications au niveau des politiques ?
·         Nous soulignons plus particulièrement l'importance de prendre le contexte au sérieux et d'adopter une approche de  l’orientation politique fondée sur les principes.
è Prendre le contexte au sérieux : Certaines politiques viables dans un contexte ne le sont pas dans un autre. Dès lors, toute tentative de transplanter des solutions politiques d'un pays vers un autre est souvent vouée à l'échec.

è Penser d'abord aux principes. Compte tenu de cette complexité, nous soutenons que des principes de base, plutôt que des prescriptions politiques spécifiques – par exemple, l'importance de confronter les inégalités et la pauvreté – devraient guider les stratégies de développement dans des contextes différents.

En appui de cette feuille de route, tournée vers l'avenir, un accroissement des recherches est nécessaire dans au moins deux domaines.
·         Une nouvelle approche économique du développement humain. Une nouvelle approche économique du développement humain permettrait d'évaluer les progrès et les politiques, non pas en termes de maximisation des revenus mais en termes d'élargissement des libertés.
·         Il est nécessaire de se focaliser sur l'incorporation des dimensions élargies du bien-être.
o   Il s'agit notamment de poursuivre les investissements dans la collecte et le contrôle de données en vue de dresser un tableau plus détaillé du progrès du développement humain.
PAUSE.
Comment pourrions-nous résumer les contributions de ce Rapport ?
      Nous avons réaffirmé le développement humain
      Nous avons fourni un nouveau prisme à travers lequel observer les tendances et les chemins, qui met en évidence quelques succès inattendus
      Nous avons incorporé les diverses facettes du développement humain et des mesures novatrices
      Nous avons présenté de nouvelles approches des politiques qui mettent l'accent sur le contexte et les principes
Nous répétons une fois de plus que placer les individus au centre du développement  est bien plus qu’un exercice intellectuel.
Il est crucial, pour les vies des populations, que les défis que nous avons exposés soient relevés. Cela n'est pas seulement possible mais nécessaire et urgent.



Rapport mondial sur le développement humain pour l'année 2009

Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) vient d’éditer son rapport mondial sur le développement humain pour l’année 2009.


Ledit rapport classe le Maroc au 130ème rang, loin derrière la Turquie, le Liban, la Jordanie, la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte et la Syrie. Avec un IDH (Indicateur de Développement Humain) de 0,654, le Maroc présente un niveau de développement humain moyen, à cause en partie d’un taux d’alphabétisation de 55,61% et d’un taux de scolarisation de 61%.

Malgré la création de nombreuses institutions qui œuvrent dans le domaine social (Fond Hassan II pour le développement économique et social, Fondation Mohamed V pour la solidarité, ADS, ANAPEC), et 4 ans après le lancement de l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain) le Maroc ne fait même pas autant que le Botswana (125è) ou la Namibie (128è).

Le Gabon, classé en 2005 au 123è rang juste avant le Maroc a fait un grand effort et occupe actuellement la 103ème place avec un taux d’alphabétisation de 60,1% et d’un taux de scolarisation de 86,2%. La Guinée Equatoriale, en guerre civile est au 118ème rang et la Palestine sous occupation sioniste arrive au 110è rang !

Le développement humain est un concept plus vaste qui ne se limite pas au lancement de projets « sociaux », déjà programmés: construction d’une école ou élargissement d’une autre, constructions de logements pour les « démunis », ou d’une mosquée… Ni à la distribution de cartables aux écoliers, de draps dans les hôpitaux ou de bols de soupe pendant le mois de Ramadan.

Le développement humain implique une politique sociale globale : une infrastructure de base (dans tous les domaines), lutte contre la pauvreté et les inégalités, lutte contre le chômage et la précarité, éradication des bidonvilles et de logements insalubres, lutte contre la corruption… Sans oublier les avancées en matière de démocratie, et l’évolution en matière de technologie.

Revenons un peu à la théorie pour voir comment le PNUD appréhende le développement humain d’un pays.

Depuis 1990, l’indicateur de développement humain est calculé chaque année dans le but de déterminer les avancées générales des aspects fondamentaux du développement humain à l’aide d’un indicateur comprenant plusieurs éléments, et de procéder ainsi au classement des pays.

L’IDH est un indicateur composite qui mesure l’évolution d’un pays selon trois critères de base du développement humain: santé et longévité (mesurées d’après l’espérance de vie à la naissance), savoir (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation combiné du primaire, du secondaire et du supérieur), et un niveau de vie décent (mesuré par le PIB par habitant en parité du pouvoir d’achat en dollar US).

Après normalisation des différentes variables qui le compose, l’IDH s’échelonne entre 0 et 1. La valeur de l’IDH pour un pays montre le chemin que ce dernier a déjà parcouru vers le maximum théorique de 1 et permet également les comparaisons internationales.

A partir de 1995, le PNUD introduit dans son rapport mondial deux nouveaux indicateurs composites qui ont, dès lors, permis de refléter les inégalités entre hommes et femmes en termes de développement humain. Il s’agit de l’ISDH (Indicateur Sexospécifique de Développement Humain) qui évalue les avancées du développement humain de base corrigées des inégalités entre hommes et femmes, et l’IPF (Indicateur de la Participation de la Femme) qui permet de mesurer les inégalités entre les hommes et les femmes sur le plan des opportunités économiques et politiques.

En 1997, le rapport mondial sur le développement humain a lancé le concept de pauvreté humaine, et un nouveau indicateur voit le jour : l’IPH (Indicateur de la Pauvreté Humaine). Celui-ci se concentre sur les déficits et les manques dans les composantes élémentaires du développement humain.

Ces différents indicateurs sont des outils simples mais indispensables pour suivre l’évolution du développement humain, dans la mesure où ils apportent tous des informations élémentaires sur le développement humain d’un pays. Toujours est-il que le concept de développement humain est plus profond et plus riche que les indicateurs de croissance (PIB et PNB). Il faut désormais compter aussi sur le niveau de développement technologique d’un pays, et sur le degré d’accès de sa population aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

C’est ainsi qu’on se pose les questions suivantes, entre autres :

- Combien de marocains vivent sous le seuil de la pauvreté ?

- Combien de diplômés sont au chômage, pour ne compter que ceux-ci ?

- Combien de filles à la campagne sont scolarisées ?

- Combien de familles marocaines disposent, chez elles, d’un ordinateur connecté à Internet ?

Avec un enseignement « sinistré », une santé publique « malade », un taux de chômage élevé et de « qualité » (diplômés, docteurs…), une population à moitié analphabète… le Maroc ne peut jamais approcher de ce point mythique de maximum de développement humain.

Ce n’est pas par des festivals ou des Moussems, ni des soirées de galas et de chants qu’on va développer les humains. Il faut plutôt penser à la redistribution juste et équitable de la richesse nationale, à refonder l’Etat, à démocratiser nos institution, etc.

L’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lancé en 2005 avec l’appui de la Banque mondiale, est fondée théoriquement sur une approche participative. Elle comporte un volet de lutte contre la pauvreté en milieu rural, un volet de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain et de lutte contre la précarité. Sa mise en œuvre pose énormément de problèmes. D’abord elle est coordonnée par le ministère de l’intérieur avec un souci purement sécuritaire, son rythme est très rapide par rapport aux compétences et aux capacités de suivi de ses acteurs : associations (d’ailleurs sélectionnées parmi les plus modérées et les plus proches du Makhzen), coopératives (quasiment absentes), collectivités locales, services extérieurs… Ces composantes, choisies dans le cadre de multiples commissions nationale, régionale, provinciale et locale, ne conçoivent même pas la philosophie de l’initiative et ne sont pas formées pour monter des projets, et l’université en tant qu’acteur fondamental du développement économique et social n’est pas impliquée ! Le ministère de l’intérieur, qui ne sait donc pas comment gérer les budgets importants qu’il reçoit, et en l’absence de propositions concrètes des différents acteurs, se contente de lancer des projets qui n’ont rien à voir avec le développement humain: construction de mosquées, de centres sportifs et de terrains de foot, des centres commerciaux ou touristiques, des pistes en milieu rural, … On gaspille de l’argent dans des festivités, des moussems et des soirées de galas de chant et de danse ! Voilà comment on entend développer les humains au Maroc, et ce n’est pas par hasard si, après quatre ans et demi de ladite initiative de développement humain, le PNUD classe le Maroc au 130ème rang, à cause surtout du taux élevé d’analphabétisme et au déficit en matière d’éducation et de santé.

Dans le cadre de l’INDH on a déjà dépensé 11,13 milliards de DH entre mai 2005 et juillet 2009, ce montant représente près de 28% du budget de l’éducation et 135% du budget de la santé en 2009. Si cet argent public avait été affecté à ces deux secteurs prioritaires que sont l’éducation et la santé, le Maroc aurait peut être gagné quelques points dans l'indice de développement humain ! Pour le moment, la façon par la quelle les autorités gèrent l’INDH consiste tout simplement à créer des pauvres tout en prétendant lutter contre la pauvreté.


Valeur IDH Désignation


IDH < 0,500 faible niveau de développement humain

0,500 < IDH < 0,800 niveau moyen de développement humain

IDH > 0,800 niveau élevé de développement humain



MAROC EN CHIFFRES


IDH 0,654

Taux d’alphabétisation 55,6%

Taux de scolarisation 61%

PIB/Habitant (en PPA en Dollar US) 4108

Classement en 2009 (parmi 182 pays) 130